La reconstruction d’une personne déclassée par la société contemporaine a été l’enjeu majeur du Logement 811. Dans cette optique, la personne devait avoir le choix. Avoir le choix de vivre dans un logement entièrement seule, lui permettant de s’épanouir avec les nécessités quotidiennes telles que dormir, se laver, cuisiner, manger, travailler, mais également avoir le choix de vivre une collectivité peut-être plus intense où sont présentes des fonctions inédites à son logement (laverie, espace toilettage, espace de rencontre avec des assistants sociaux…) ou des fonctions fondamentales prenant plus d’ampleur pour accueillir l’ensemble des habitants du plateau. Pour avoir la volonté de donner le choix à l’habitant de vivre en autonomie dans son logement, il était nécessaire de mettre un place un processus de gradation d’intimité important : de l’espace collectif, vers un espace de transition, vers le logement qui se termine sur les sanitaires. Parce que la reconstruction passe également par le choix de son mobilier ainsi que par l’appropriation de son lieu de vie, le logement 811 est conçu de telle manière qu’il offre sur la moitié de sa surface, une zone complètement libre permettant à l’habitant d’avoir, après toutes les étapes difficiles qu’il a surmonté jusqu’alors, l’opportunité d’agencer son espace, de vivre de la même manière qu’un autre locataire qui n’aurait pas été déchu du système locatif. Le système constructif va plus loin que la seule contrainte d’entrer dans un monte-charge traditionnel. En voiture, la personne peut transporter les modules constructifs, préalablement construit en usine ou en atelier, sur le lieu d’implantation et monter son logement avec l’aide d’une personne. Chaque élément est pensé pour être positionné au mur, au sol ou au plafond, et les méthodes d’assemblages des modules entre-eux ne requiert aucun système de fixation particulier, de manière à le pas complexifier la mise en œuvre sur site.